Introduction au Trafic de Civelles
En avril 2023, le tribunal judiciaire de Créteil (Val-de-Marne) a traité un cas de trafic de civelles, qui a mis en lumière les enjeux environnementaux liés à cette activité illicite. Les civelles sont de jeunes anguilles, et leur pêche, transport et vente sont rigoureusement réglementés en raison de leur statut d'espèce protégée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Procédures Judiciaires et Sanctions
Huit individus ont été accusés d'avoir participé à ce trafic international, qui s'étendait de la façade atlantique française jusqu'aux marchés asiatiques via le Sénégal. Les prévenus ont écopé de peines allant jusqu'à cinq ans de prison ferme. Deux d'entre eux ont été condamnés à cinq ans et un an de prison ferme respectivement, ce dernier étant aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique. Deux autres suspects, absents au tribunal et sous mandat d'arrêt, ont vu leur dossier disjoint en raison de leur non-comparution.
L'Organisation du Réseau
Selon l'accusation, le réseau qualifié de "tentaculaire" illustrait une organisation robuste et étendue. Cela a permis de pêcher les larves sur les côtes françaises pour les acheminer vers des marchés en Asie, où elles sont très prisées. Ce cas a été noté pour la première fois pour avoir permis de tracer l'ensemble du cheminement de la marchandise illicite, de la pêche jusqu'à l'exportation.
Saisie et Impact Écologique
En février 2023, les autorités ont saisi plus de 300 kilogrammes de civelles dans un entrepôt en France, représentant une saisie majeure illustrant la gravité du trafic. Cette quantité est près du double de celle saisie par la douane française en 2024 (154 kg). La contrebande constitue une menace importante pour la survie des anguilles européennes, dont la population a chuté de 75 % en 30 ans. En France, leur pêche est strictement réglementée afin de limiter l'impact sur l'espèce.
Conclusion et Conséquences Futures
Un préjudice écologique considérable a été reconnu dans ce dossier, souligné par l'avocate représentant les comités des pêches parties civiles. Une audience civile a été programmée pour fixer le montant des dommages et intérêts dus par les coupables. Ce cas exemplifie l'importance d'enquêtes abouties pour combattre le trafic de faune et présage un renforcement des mesures de régulation et de surveillance pour protéger les espèces menacées.