Contexte et occupation de Goma
La ville de Goma, située à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est devenue le théâtre de tensions croissantes. Depuis plusieurs jours, elle est en partie occupée par le groupe rebelle du M23 et l'armée rwandaise. Cette région, qui constitue une zone stratégique à la frontière du Rwanda et le long du lac Kivu, est secouée par des violences depuis trois décennies.
Les rebelles occupent désormais la quasi-totalité du centre-ville et des quartiers périphériques. Les combats ont conduit à la chute de l'aéroport local et à la capture du siège du gouvernement provincial. Les forces loyalistes congolaises ont dû se replier ou se déguiser pour éviter la capture, marquant ainsi une étape dramatique dans ces hostilités.
Conséquences humanitaires
Les affrontements ont fait plus de 100 morts et près d'un millier de blessés. De nombreux habitants, après plusieurs jours confinés chez eux sans électricité ni eau potable, commencent à sortir prudemment. Une crise humanitaire se développe avec environ un demi-million de déplacés depuis le début de l'année 2025, selon l'ONU. Dans ces conditions, certaines infrastructures de base dans la ville sont fortement perturbées.
Réactions à Kinshasa
En parallèle, cette situation a eu des répercussions dans la capitale congolaise, Kinshasa. Des manifestants, en colère contre l'inaction perçue de la communauté internationale vis-à-vis de la crise à Goma, ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda, de la France, de la Belgique, et des États-Unis.
Les autorités de Kinshasa ont réagi en suspendant toutes les manifestations prévues, prévenant de l'arrestation de ceux qui osent manifester. De plus, les États-Unis ont conseillé à leurs ressortissants de quitter la RDC. La tension diplomatique se reflète par l'annulation de vols, comme ceux de Brussels Airlines.
Efforts diplomatiques
Des tentatives de médiation internationale s'organisent, avec notamment une réunion convoquée par le Kenya entre le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame. Cependant, la rencontre n'était pas confirmée en matinée et les initiatives précédentes n'ont pas abouti.
Des appels pour un cessez-le-feu ont été lancés par plusieurs acteurs internationaux. Le président rwandais a exprimé le besoin « d'assurer un cessez-le-feu et de s'attaquer aux causes profondes du conflit une fois pour toutes ». Pendant ce temps, le gouvernement congolais a qualifié la situation de "déclaration de guerre du Rwanda".
Résurgence du conflit
Le mouvement M23, soutenu par l'armée rwandaise, a vu le jour en 2012, avant d'être brièvement défait. Sa résurgence depuis 2021 se doit également à une rivalité entre le Rwanda et l'Ouganda relativement aux richesses naturelles de cette région, accusations que Kigali rejette tout en accusant la RDC d'abriter des groupes hostiles sur son territoire.
Comment l'information a été traitée ?
Les sources convergent sur plusieurs points, notamment l'occupation de Goma par le M23 et les forces rwandaises, les implications humanitaires et la tension diplomatique accrue à Kinshasa. Cependant, elles divergent légèrement sur la manière de présenter certaines réactions internationales, mais sans contradiction majeure. Les acteurs clés mentionnés incluent les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, les forces du M23, et divers représentants diplomatiques. Il en ressort que les tentatives de médiation peinent à porter leurs fruits, avec des réunions souvent annulées ou reportées.