Contexte et motifs de la manifestation
Des centaines d'usagers et d'élus sont arrivés à Paris pour exprimer leur mécontentement face à l'état des lignes ferroviaires Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT). Ces lignes sont jugées "dégradées" en raison de fréquents retards, de suppressions de trains et de pannes de locomotives. Ce rassemblement, surnommé les "trains de la colère", vise à demander d'importants investissements après ce que les manifestants qualifient de "40 ans d'inaction".
Déroulé de la protestation
Les manifestants, partis tôt le matin de Cahors et Clermont-Ferrand, se sont rendus à la gare d'Austerlitz à Paris. Parmi eux, Monique Codet, 84 ans, a souligné les bonnes conditions de transport qu'elle a connues par le passé et souhaite voir revenir. Les manifestants prévoyaient de rencontrer des représentants du ministère des Transports. Cependant, cette réunion a été écourtée, provoquant frustration et colère parmi les participants qui ont déploré le manque d'interlocuteurs de haut rang, notamment l'absence du ministre.
Revendications et réponse des autorités
L'état des lignes est critiqué pour ses infrastructures vieillissantes et les temps de trajets allongés. Par exemple, le trajet Paris-Clermont-Ferrand prend actuellement 3h15, ce que les usagers aimeraient réduire à moins de trois heures. Patrick Wolff, président de l'association Objectif capitales, a souligné que ces conditions nuisent à l'attrait des territoires.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a reconnu les insuffisances dans la qualité du service et a proposé des mesures tarifaires, incluant des réductions sur les abonnements et des offres de billets à prix réduits. Toutefois, ces propositions n'ont pas satisfait les manifestants, qui réclament un plan d'investissement à la hauteur des enjeux.
Plan de modernisation de la SNCF
La SNCF a annoncé un programme de modernisation pour ces lignes, lancé en 2018. Celui-ci prévoit des investissements significatifs d'ici 2027, avec près de trois milliards d'euros consacrés à l'amélioration des infrastructures. Malgré ces efforts, des organisations comme l'association Urgence Ligne POLT estiment que les fonds alloués sont insuffisants et demandent 2,5 à 3 milliards d'euros supplémentaires pour une réelle refonte du réseau.
Conclusion
Les "trains de la colère" illustrent un sentiment d'exaspération généralisée face à des services ferroviaires jugés obsolètes. Les manifestants, avec le soutien de certains élus, continuent de demander des investissements plus substantiels pour garantir des trajets fiables et de qualité sur ces axes ferroviaires cruciaux.