Contexte
Les Philippines, accompagnées du Vatican, sont parmi les seuls États où le divorce demeure illégal. Ce sujet polarise les débats dans ce pays de 110 millions d'habitants où l'Église catholique exerce toujours une forte influence.
Cas d'étude : Avelina Anuran
Avelina Anuran, 50 ans, incarne la lutte pour la légalisation du divorce. Abandonnée par son mari violent depuis plus de dix ans, elle garde ses certificats médicaux prouvant ses blessures dans l'espoir d'une future procédure légale. Toutefois, sans législation sur le divorce, son mariage reste valide. Les alternatives, comme l'annulation du mariage, sont coûteuses et rarement efficaces aux Philippines.
Soutien public et initiatives législatives
Près de la moitié de la population philippine soutient une réforme législative pour autoriser le divorce. En février 2025, un projet de loi a été proposé au Sénat philippin, mais il n'a pas été discuté. Chaque nouvelle législature ramène la discussion à son point de départ. La députée Arlene Brosas, militante du mouvement "Gabriela", persiste à défendre cette réforme nécessaire.
Enjeux électoraux et opposition
Le président Ferdinand Marcos Jr., en poste depuis 2022, s'est déclaré en faveur de la légalisation du divorce, qui rencontre cependant la forte opposition de l'Église catholique et du Sénat conservateur. Les enjeux électoraux, notamment en période électorale, ajoutent des complications, de nombreux sénateurs redoutant une opposition forte de l'Église.
Arguments pour et contre
Les partisans du divorce soutiennent que sa légalisation fourniraient une échappatoire aux femmes victimes de violences conjugales, améliorant leur estime de soi. La proposition de feu Edcel Lagman inclut des aides légales et psychologiques gratuites pour les plus démunis et cherche à minimiser les frais d'avocats.
À l'inverse, les détracteurs, dont des figures influentes de l'Église comme le révérend père Jerome Secillano, avancent que le divorce pourrait détruire l'unité familiale et accroître les violences domestiques. Par contre, des voix comme Onna Quizo, de l'Observatoire du genre contre la violence et l'exploitation, répliquent que ce sont plutôt la violence et l'infidélité qui fragilisent les foyers.
Conclusion
Le débat sur la légalisation du divorce aux Philippines fait ressortir le conflit entre droits individuels et traditions religieuses et culturelles. Le chemin vers une légalisation demeure difficile malgré un soutien significatif parmi la population.