Contexte de l'affaire Bétharram
L'affaire Bétharram trouve son origine en mai 1998 lorsque le père Pierre Silviet-Carricart, ancien directeur de l'institution catholique de Béarn, est accusé de viol par un ancien élève. Le religieux est rapidement impliqué dans un scandale d'agressions sexuelles à grande échelle, suscitant une enquête judiciaire complexe.
Procédure judiciaire initiale
Le 26 mai 1998, l'enquêteur Alain Hontangs, exerçant à la section de recherches de Pau, est chargé de présenter le père Carricart à un juge d'instruction. Ce dernier, le juge Christian Mirande, informe Hontangs que la présentation doit être retardée à la demande du procureur général, évoquant une intervention présumée de François Bayrou.
Implications alléguées de François Bayrou
Les affirmations d'une intervention par Bayrou dans cette affaire judiciaire sont réitérées par Hontangs lors d'une commission d'enquête parlementaire. Ces déclarations ont d'abord été délivrées en février 2023 dans un reportage de l'émission télévisée "Sept à Huit". François Bayrou, ancien ministre de l'Éducation nationale et député à l'époque, a nié toute intervention dans cette affaire devant l'Assemblée nationale.
Enquête parlementaire
En avril 2023, Hontangs, lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire, insiste sur les déclarations initiales, indiquant qu'un magistrat lui a mentionné l'intervention de Bayrou. Le juge Mirande, néanmoins, soutient n'avoir aucun souvenir d'avoir discuté d'une telle intervention, même s'il confirme une demande du procureur général de retarder la présentation du religieux.
Évolution de l'affaire
Malgré l'intervention signalée, le père Carricart est inculpé et placé en détention provisoire, avant d'être libéré sous contrôle judiciaire, ce qui entraîne la frustration de l'ex-gendarme Hontangs. Un courrier adressé à l'époque à la garde des Sceaux Elisabeth Guigou, exposé par Hontangs, prouve la remise en liberté ordonnée par la chambre d'accusation.
Répercussions
L'affaire s'est compliquée par l'éventuel départ du père Carricart pour Rome, et son suicide en 2000 a également entravé le déroulement de l'enquête. Le juge Mirande exprime ses regrets face à ces événements, signalant un sentiment d'amertume lié à l'efficacité limitée de la justice.
Conclusion
La commission d'enquête poursuit ses auditions pour faire la lumière sur les allégations et clarifier le rôle potentiel des personnalités politiques dans cette affaire, particulièrement en ce qui concerne les accusations portées contre François Bayrou.