Introduction
Le Pass Culture est un dispositif initié par le gouvernement français pour permettre aux jeunes de 18 ans d'accéder à des activités et biens culturels via une allocation de 300 euros. Depuis sa mise en place en mai 2021, le Pass Culture a été largement subventionné par des fonds publics, atteignant un budget de 244 millions d'euros en 2024. Un rapport de la Cour des comptes, publié le 17 décembre, évalue son efficacité et émet plusieurs critiques sur sa mise en œuvre et sa gouvernance.
Objectifs et Effets
Le Pass Culture avait pour ambition de démocratiser l'accès à la culture et d'encourager la diversité des pratiques culturelles parmi les jeunes adultes. Néanmoins, le rapport de la Cour des comptes met en lumière des lacunes significatives dans l'atteinte de ces objectifs. Les jeunes utilisant le Pass se concentrent principalement sur l'achat de livres, de mangas, et billets de cinéma, tandis que les activités telles que les spectacles vivants et les visites de musées restent peu populaires.
Problèmes Financiers et Gouvernance
La Cour des comptes souligne des problèmes significatifs liés à la maîtrise financière du dispositif. Le budget initialement alloué, de 244 millions d'euros annuels, est régulièrement dépassé, révélant une gestion budgétaire insuffisante. De plus, la gouvernance du Pass Culture, gérée principalement par la société SAS Pass culture, est jugée coûteuse et imprécise. La Cour recommande sa transformation en opérateur de l'État afin d'améliorer le contrôle financier et opérationnel.
Critiques de l'accès et de la portée
La Cour attire l'attention sur le fait que le Pass Culture profite surtout aux jeunes disposant déjà d'un capital culturel élevé, souvent grâce à leur environnement familial. En effet, la taux d'activation du Pass chute parmi les jeunes issus de milieux populaires. Il est suggéré d'explorer l'idée de conditions de ressources pour améliorer l'accès à des populations moins familières avec les pratiques culturelles.
Recommandations
Pour remédier aux faiblesses identifiées, la Cour des comptes propose plusieurs pistes de réforme, notamment de revoir les modalités de financement et d'utilisation du dispositif pour garantir une meilleure efficacité et équité. En conséquence, la transformation du Pass Culture en opérateur d'État est suggérée, permettant un contrôle renforcé par le gouvernement et le parlement.
Conclusion
L'évaluation par la Cour des comptes révèle des défis substantiels rencontrés par le Pass Culture dans sa tentative de démocratiser l'accès à la culture en France. Des ajustements sont nécessaires pour réaligner le programme avec ses objectifs initiaux, notamment en termes de gestion financière et d'élargissement de sa portée.
Comment l'information a été traitée ?
La critique principale de la Cour des comptes se concentre sur la non-maîtrise des crédits budgétaires et sur une efficience limitée du dispositif en termes de diversification culturelle. Elle souligne également le déséquilibre entre les bénéficiaires selon leur origine socio-économique. Certaines recommandations incluent un resserrement de la gouvernance via un passage du Pass Culture sous le contrôle direct de l'État. Toutefois, ces points de vue doivent être mis en perspective avec le contexte d'objectifs politiques et économiques plus larges, notamment la priorité accordée à la gestion des dépenses publiques.