Introduction
Situé dans la province du Sichuan, en Chine, le mont Emei est reconnu pour son rôle historique dans le développement du kung-fu, une branche d'arts martiaux enracinée dans la tradition taoïste. La région est réputée pour accueillir une proportion plus élevée de femmes pratiquant cet art martial, bien que ce domaine reste majoritairement masculin. Depuis quelque temps, le kung-fu d'Emei acquiert une popularité nouvelle grâce à l'implication de plusieurs jeunes femmes, connues sous le nom d'Emei Kung Fu Girls.
Renouveau par les réseaux sociaux
Duan Ruru et son groupe, composé de neuf femmes de moins de 30 ans, utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir le kung-fu d'Emei en alliant art martial traditionnel et technologies modernes. Elles ont commencé à publier des vidéos en avril 2024 sur Douyin, la version chinoise de TikTok, où elles présentent des performances de kung-fu souvent accompagnées de musique hip-hop. Leur initiative visait à offrir un coup de projecteur moderne et dynamique sur cet art martial ancien.
En moins d'un an, leurs vidéos ont cumulé plus de 23 millions de vues et la troupe a dépassé le million d'abonnés sur Douyin. Cette visibilité a permis de sortir le kung-fu d'Emei de son relatif anonymat et de lui offrir une reconnaissance plus large, en particulier parmi les jeunes.
Le contexte historique
Le kung-fu d'Emei a subi de multiples transformations à travers l'histoire, notamment en raison de la modernisation des armes et des politiques répressives durant la Révolution culturelle (1966-1976). L'inscription de cet art martial sur la liste du patrimoine culturel immatériel en 2008 par le gouvernement chinois a permis l'ouverture de financements pour sa promotion. Toutefois, les efforts pour accroître sa reconnaissance ont été jusqu'alors limités.
Efforts de préservation et défis
Un maître local, Wang Chao, représentant l'art martial d'Emei au niveau national, souligne que le développement de cette discipline s'appuie encore largement sur des subventions publiques. Malgré les difficultés, l'impact des Emei Kung Fu Girls en termes de sensibilisation et de diffusion est reconnu comme très efficace pour toucher un public élargi.
Un changement de dynamique
Les jeunes femmes de la troupe, comme Duan Ruru, cherchent à vivre de leur passion pour le kung-fu, défiant les attentes traditionnelles qui valorisent des objectifs comme le mariage. Leur succès inspire d'autres jeunes femmes, telle que Ren Nianjie, 17 ans, qui envisage une carrière universitaire dans les arts martiaux.
L'image des combattantes d'Emei a été popularisée par les romans de l'auteur chinois Jin Yong. Aujourd'hui, les efforts de promotion combinés des autorités et de la troupe contribuent à renforcer cette image et à inviter davantage de femmes à s'engager dans la pratique du kung-fu.
Conclusion
Le renouveau du kung-fu d'Emei, orchestré par les Emei Kung Fu Girls et amplifié par les réseaux sociaux, marque une étape importante dans la préservation et la modernisation des arts martiaux traditionnels en Chine, tout en redéfinissant le rôle des femmes dans cette discipline ancestrale.
Comment l'information a été traitée ?
Les trois sources fournissent une perspective relativement cohérente sur l'initiative des Emei Kung Fu Girls. Ils s'accordent sur l'importance du rôle des jeunes femmes dans la revalorisation du kung-fu d'Emei à travers les médias sociaux, mettant en avant leur capacité d'adaptation entre tradition et modernité. Tous mentionnent le même objectif de redonner visibilité et dynamisme à cet art martial traditionnel, ainsi que son inscription au patrimoine culturel immatériel en 2008. Les références aux défis économiques, comme la dépendance aux subventions publiques soulignée par Wang Chao, sont également constantes entre les versions. Les sources varient légèrement dans la profondeur des détails offerts, par exemple sur le contexte historique et les ambitions personnelles des protagonistes, offrant par moments des citations additionnelles de membres du groupe et de figures de soutien.