Contexte et raison de l'enquête
Le 14 mars 2023, un rapport d'inspection a révélé de nombreux "manquements" concernant l'établissement catholique privé connu sous le nom de Notre-Dame-de-Bétharram, actuellement appelé Le Beau Rameau. En réponse aux conclusions de ce rapport, Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, a annoncé le lancement d'une enquête administrative plus poussée. Ces décisions font suite à des allégations de plusieurs élèves mettant en cause le comportement de deux enseignants, ainsi qu'à d'autres anomalies relevées par le rectorat.
Résultats de l'inspection
Une équipe composée de sept inspecteurs et d'une conseillère technique des services sociaux s'était rendue sur les lieux en mars à la demande du rectorat de Bordeaux. Leur rapport, rendu public le 12 octobre 2023, insiste sur la nécessité de corriger rapidement plusieurs défaillances, particulièrement dans le domaine de la protection de l'enfance. Il est notamment recommandé de mettre en œuvre une procédure interne de signalement ou d'information préoccupante, accessible à tous, pour les situations de violence.
Des témoignages d'élèves ont également révélé des "remarques blessantes et humiliantes" de la part de deux enseignants, qualifiées de récurrentes et régulières. Le rapport appelle à une révision des pratiques pédagogiques pour éviter de telles situations.
Conséquences administratives
En réponse à ces révélations, la ministre a déclaré sa volonté de mandater l'inspection générale pour une enquête approfondie afin de faire respecter une mise en conformité à court terme. Cette action fait partie d'une mise en demeure soulignant l'urgence d'apporter des améliorations dans la gestion de l'établissement.
Contexte historique
Par le passé, Notre-Dame-de-Bétharram a été le théâtre de violences - sexuelles et physiques - sur des enfants pendant plusieurs décennies, bien que l'inspection récente se soit concentrée sur la situation actuelle. Une précédente inspection académique, menée en 1996, avait déjà eu lieu à la suite de premières révélations sur ces abus.
Répercussions politiques
L'affaire de Bétharram suscite également des remous politiques, touchant le Premier ministre François Bayrou, qui a été ministre de l'Éducation entre 1993 et 1997. Il est accusé d'avoir nié sa connaissance des faits, alors que plusieurs de ses enfants ont été scolarisés à Bétharram et que son épouse y a enseigné le catéchisme. Ces accusations ont été réitérées lors d'auditions récentes d'une commission d'enquête sur le contrôle des établissements scolaires, mettant davantage de pression sur le gouvernement actuel.