Contexte du Crash
Le 24 mars 2015, un Airbus A320 de la compagnie aérienne Germanwings, filiale low cost de Lufthansa, s'est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence, à proximité de la commune du Vernet. Le vol assurait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf. À son bord se trouvaient 150 personnes, toutes décédées lors de la collision avec les montagnes.
L'enquête a révélé que le copilote Andreas Lubitz avait intentionnellement dirigé l'avion vers le sol. Profitant de l'absence temporaire du commandant de bord qui était parti aux toilettes, il s'était enfermé seul dans le cockpit pour exécuter son sombre projet.
Découvertes et Répercussions
Suite à cette tragédie, une enquête approfondie a été menée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) français. Elle a mis en lumière les graves failles dans le suivi psychologique des équipages aériens. Andreas Lubitz souffrait de troubles dépressifs sévères, mais ces informations n'avaient pas été correctement partagées avec son employeur en raison du secret médical.
Réformes de la Sécurité Aérienne
Présence dans le Cockpit :
À court terme, les règles de l'aviation ont été modifiées pour exiger deux personnes en permanence dans le cockpit. Cependant, cette mesure a été progressivement abandonnée car elle était jugée inefficace et peu pratique par de nombreuses compagnies aériennes.
Évaluation de la Santé Mentale :
Des évaluations systématiques et approfondies de la santé mentale des membres de l'équipage aérien ont été mises en place. Les pilotes sont désormais soumis à des contrôles médicaux annuels intégrant des tests psychologiques. Par ailleurs, des dispositifs d'écoute anonyme ainsi que des groupes de soutien ont été instaurés pour faciliter les discussions sur les problèmes de santé mentale sans crainte de représailles professionnelles.
Dépistage de Substances Psychoactives :
Dans le cadre des réformes, des dépistages aléatoires de drogues et d'alcool sont effectués pour garantir que les pilotes sont aptes à voler.
Débats sur le Secret Médical
Une proposition visant à réduire la confidentialité des dossiers médicaux des pilotes pour mieux prévenir les risques a été fortement contestée. Les syndicats de pilotes et l'Ordre des Médecins ont exprimé leurs inquiétudes sur la confiance des patients envers le corps médical et ont craint une réticence des pilotes à chercher de l'aide médicale.
Conclusion
Le crash de la Germanwings a agi comme un puissant catalyseur pour des réformes substantielles dans l'aviation civile. Bien que des progrès notables aient été réalisés, en particulier dans le domaine de la santé mentale des pilotes, il reste un équilibre délicat à maintenir entre sécurité publique et confidentialité médicale.
Ces événements tragiques ont contribué à une prise de conscience accrue des enjeux liés à la santé mentale dans l'aviation, et continuent d'influencer les protocoles de sécurité aérienne.