Contexte de l'affaire
En juin 2022, un drame survient dans une micro-crèche lyonnaise du groupe People & Baby : Myriam Jaouen, employée de la crèche, est accusée d'avoir empoisonné un bébé de 11 mois, Lisa, en lui faisant ingérer du Destop, un produit de débouchage caustique. L'enfant est décédée peu après en raison de blessures internes causées par le produit.
Procès et condamnation
Trois ans après les faits, Myriam Jaouen a été jugée par la cour d'assises du Rhône. Elle a été condamnée à 25 années de réclusion criminelle pour "torture et acte de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Initialement poursuivie pour meurtre, la cour a rejeté cette qualification, qui implique l'intention explicite de tuer, malgré la réquisition de l'avocat général qui avait demandé 30 ans de réclusion.
Les faits
Le père de Lisa avait confié sa fille à l'accusée au matin du 22 juin. Quelques minutes plus tard, Myriam Jaouen, perturbée par les pleurs de l'enfant, a versé une quantité significative de Destop directement dans sa bouche. Les précisions apportées pendant le procès ont montré qu'elle avait maintenu la tête de l'enfant pour lui administrer le produit. Après les faits, elle n'a pas alerté les secours, a fait disparaître la bouteille de Destop, a terminé sa journée de travail et est allée faire des achats, montrant un comportement apparemment indifférent aux conséquences de son geste.
Réactions durant le procès
Au cours de son audience, Myriam Jaouen a exprimé ses regrets, affirmant ne pas avoir voulu tuer le bébé, mais seulement faire cesser ses pleurs. Son attitude et ses déclarations, fluctuant entre diverses versions de l'événement, ont été critiquées par les psychiatres appelés à témoigner, qui ont souligné un "trouble de la personnalité de type dépendante" et un "retard de maturation". Toutefois, son discernement lors des faits n'avait pas été aboli, selon les experts.
La défense, quant à elle, a plaidé pour une requalification en "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", invoquant un manque manifeste de compétences et une fragilité psychologique de l'accusée. La cour, néanmoins, a retenu les actes de torture et de barbarie, excluant toute intention homicide.
Implications et débats
L'affaire a soulevé de nombreux débats sur la sécurité dans les crèches privées et la responsabilité affectée à un personnel parfois insuffisamment formé. Le groupe People & Baby n’a pas été au centre du procès, bien que des questions sur la gouvernance des crèches privées aient émergé dans le sillage de l'affaire.
Réaction des proches
Les parents de la petite Lisa ont exprimé leur douleur et leur indignation face à la décision de la cour. Ils ont insisté sur la responsabilité individuelle de Myriam Jaouen, qu’ils considèrent comme un acte monstrueux. L'équilibre entre compréhension des faits par la défense et chagrin des familles endeuillées a été une constante tout au long du procès.
Conclusion du jugement
La peine imposée à Myriam Jaouen comprend également une injonction de suivi socio-judiciaire et l'interdiction permanente de travailler dans le domaine de l'aide à la personne, soulignant la gravité perçue de son acte malgré l'absence de volonté de tuer. Cette affaire demeure un poignant rappel des responsabilités inhérentes au soin des enfants.