Contexte des attaques
Au cours de trois nuits consécutives, allant de dimanche 13 avril au mardi 15 avril 2025, plusieurs établissements pénitentiaires ont été la cible d'attaques en France. Ces actions, qui incluent des incendies de véhicules et des tirs à l'arme automatique, n'ont heureusement pas fait de victimes. Plus de 21 véhicules ont été incendiés, et une dizaine ont été dégradés. Les attaques ont été signalées dans huit départements, notamment dans les Bouches-du-Rhône et en Île-de-France, où ont eu lieu un tiers des incidents respectivement.
Enquête et hypothèses
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a pris en charge l'enquête, qualifiant ces actions de "terrorisme par intimidation", dans la mesure où elles pourraient viser à faire pression sur les pouvoirs publics ou la population. Cependant, le procureur de la République antiterroriste, Olivier Christen, a déclaré qu'aucune piste n'était privilégiée à ce stade, insistant sur l'importance de garder toutes les options ouvertes. Les autorités envisagent notamment la possibilité d'une implication du narcotrafic, surnommée piste "narcoracaille", bien que les preuves restent insuffisantes pour confirmer cette thèse.
En parallèle, un groupe se présentant sous le nom de "Défense des droits des prisonniers français" (DDPF) a revendiqué certaines attaques via un canal Telegram, qui a été clôturé suite à une décision de l'autorité judiciaire. L'existence récente et la relative inconnue de ce groupe laissent plusieurs questions en suspens quant à son rôle réel.
Mesures de sécurité et actions gouvernementales
En réponse aux événements, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ont émis des directives visant à renforcer la sécurité autour des prisons. Ils ont demandé l'organisation de patrouilles dynamiques aux abords des établissements, la conduite de travaux de sécurisation des parkings et une vigilance accrue sur les réseaux sociaux.
Le garde des Sceaux a aussi invité les parquets à une réactivité ferme et rapide face à de tels événements, en demandant la notification immédiate au parquet antiterroriste pour chaque attaque potentielle contre le personnel ou les infrastructures pénitentiaires.
Suivi de l'enquête
Les experts traitent actuellement diverses analyses techniques, y compris des tests ADN, pour tenter de déterminer la responsabilité dans ces actes concertés. Alors que les investigations se poursuivent pour identifier les auteurs, leurs coordinateurs et commanditaires, aucune arrestation n'a encore été réalisée. Le procureur antiterroriste a souligné que l'enquête restait ouverte à toutes les possibilités, y compris une éventuelle ingérence étrangère, bien qu'aucun élément ne laisse pour l'instant le penser.
Ces attaques posent de nombreux défis aux forces de l'ordre et au système judiciaire, qui doivent non seulement assurer la sécurité immédiate, mais aussi identifier les parties responsables dans un contexte complexe et potentiellement multiforme.