Contexte
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal fait face à une possible peine de dix ans de prison en Algérie. Le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d'Alger, a requis cette peine à son encontre. Les accusations portent sur une atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie, outre d'autres chefs d'accusation liés à la sécurité nationale.
Accusations et Procédure
Arrêté le 16 novembre 2024 à son arrivée à l'aéroport d'Alger, Boualem Sansal a été mis en détention provisoire. Les chefs d'accusation incluent l'atteinte à l'unité nationale, l'outrage à un corps constitué, des actes nuisant à l'économie nationale et la détention de matériels pouvant constituer une menace pour la sécurité et la stabilité du pays. Le tribunal s'est appuyé sur l'article 87 bis du Code pénal algérien pour qualifier ses actions d'actes terroristes ou subversifs.
Déclarations Controversées
Le litige s'articule autour de déclarations de Sansal faites au média français Frontières, connu pour son orientation d'extrême droite. Dans ces déclarations, il aurait repris la position du Maroc selon laquelle une partie du territoire aurait été annexée par l'Algérie durant la période coloniale française, ce qui a fortement déplu au pouvoir algérien.
Réactions et Contexte International
Cette affaire intervient dans un climat diplomatique tendu entre la France et l'Algérie, exacerbée par la reconnaissance par le Président français Emmanuel Macron en 2024 d'un plan d'autonomie pour le Sahara occidental. L'affaire Sansal a rouvert des débats intenses, surtout en France, où elle a suscité un vaste élan de soutien de la part de nombreux intellectuels et écrivains.
L'écrivain s'est défendu en affirmant qu'il n'avait aucune intention d'offenser l'Algérie par ses propos, les qualifiant de simple expression d'opinion. Il s'est présenté seul sans ses avocats habituels, ayant révoqué ceux qui le représentaient, mais un avocat commis d'office l'accompagnait.
Développements à Suivre
Le verdict de son procès est attendu pour le 27 mars. Certaines spéculations suggèrent que l'événement pourrait aboutir à une grâce présidentielle. En parallèle, son avocat en France a déjà saisi les organes compétents de l'ONU, évoquant une "détention arbitraire" et dénonçant des entraves à la communication avec son client.