Contexte de l'affaire
En avril 2024, une affaire judiciaire a suscité des tensions entre l'Algérie et la France. Un agent consulaire algérien en France, ainsi que deux autres individus, ont été arrêtés et mis en examen par le parquet national antiterroriste (Pnat) en France. Ils sont accusés d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération, en relation avec une entreprise terroriste. L'affaire concerne l'enlèvement d'Amir Boukhors, un influenceur algérien également connu sous le nom d'Amir DZ, critique du régime algérien.
Réaction de l'Algérie
Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé une vive protestation contre ces développements, qu'il qualifie d'inadmissibles et inqualifiables. Selon le ministère, l'arrestation de l'agent consulaire s'est déroulée de manière irrégulière, sans notification via les canaux diplomatiques usuels. L'Algérie a dénoncé un « argumentaire vermoulu » reposant sur le fait que le téléphone de l'agent conspiration aurait borné à proximité de l'adresse d'Amir Boukhors.
Contexte juridique et accusations
Amir Boukhors réside en France depuis 2016 et a obtenu l'asile politique en 2023. L'Algérie a émis plusieurs mandats d'arrêt à son encontre pour escroquerie et actes terroristes, bien qu'une demande d'extradition ait été refusée par la France en 2022. Suite à l'enlèvement, Boukhors a été relâché le lendemain. Les trois accusés sont poursuivis pour association de malfaiteurs à caractère terroriste.
Conséquences diplomatiques
Cette affaire a lieu dans un contexte déjà tendu entre la France et l'Algérie. Les relations bilatérales ont été affectées par la décision du président Emmanuel Macron de soutenir un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, une position divergente de celle de l'Algérie. Les tensions ont été exacerbées par l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal à Alger.
Perspectives et dialogue
Malgré la gravité de l'affaire, un appel téléphonique le 31 mars 2024 entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avait permis de rétablir un dialogue fragile entre les deux nations. Le gouvernement algérien a exigé la libération immédiate de son agent consulaire. Toutefois, la France maintient que l'autorité judiciaire agit de manière indépendante et ne commente pas les enquêtes en cours.