Contexte de la vaccination contre la grippe aviaire
Depuis l'automne 2023, la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène est obligatoire dans les élevages français de plus de 250 canards. Cette mesure a permis de réduire significativement le nombre de foyers de grippe aviaire en France, passant de 1 800 entre 2021 et 2022 à seulement une trentaine depuis la mise en place de la vaccination.
Initialement, l'État français était le principal financeur de cette campagne de vaccination, finançant jusqu'à 85 % de la campagne en 2023, puis passant à 70 % fin 2024 pour permettre l'achat des doses, leur administration et le suivi du programme.
Annonce de la réduction du financement
Le ministère de l'Agriculture a confirmé que, pour la campagne 2025-2026, la participation financière de l'État sera réduite de 70 % à 40 %. Cette décision résulte d'un arbitrage de Matignon, bien que les raisons précises de ce changement ou les économies attendues n’aient pas été détaillées par le ministère.
Réactions des professionnels du secteur
Les filières concernées, notamment celles des volailles, du foie gras, des œufs, et du canard à rôtir, ont exprimé leur inquiétude face à cette réduction du financement. Dans un communiqué commun, elles dénoncent une décision prise "sans consultation préalable" et soulignent que ce transfert de charges pourrait augmenter le risque pour la santé publique et compromettre l'efficacité du dispositif.
Guy-Marie Brochard, président du Comité interprofessionnel du canard à rôtir (Cicar), a exprimé sa déception et a demandé un rendez-vous avec la ministre Annie Genevard pour discuter des implications de cette décision. Les interprofessions ont également souligné que le coût de la campagne de vaccination annuelle est estimé à plus de 90 millions d'euros, un fardeau qu'elles ne pourraient pas supporter seules.
Conséquences et perspectives
La réduction de la financement par l'État pourrait décourager certains éleveurs de participer à la campagne de vaccination, ce qui nuirait à l'ensemble de l'effort de prévention contre la grippe aviaire. Cependant, le succès du dispositif vaccinal actuel, qui a suscité l'intérêt à l'international notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni confrontés à des flambées, souligne l'importance de maintenir un soutien suffisant.
Une étude de l’École nationale vétérinaire de Toulouse et de l’Inrae a montré que la vaccination a permis d'éviter environ 700 foyers en France, renforçant l'importance d'un programme de vaccination bien financé pour éviter des crises sanitaires d'ampleur et les coûts élevés d'indemnisation qui en découlent. Les professionnels du secteur continuent de plaider pour une réévaluation de la contribution financière de l'État afin de maintenir la sécurité sanitaire.