Contexte et enjeux
Le cancer du col de l'utérus constitue un problème de santé publique majeur en France avec plus de 3 100 nouveaux cas et plus de 1 100 décès annuels. Cette maladie est le plus souvent liée à l'infection par les papillomavirus humains (HPV), contre laquelle la vaccination et le dépistage préventifs peuvent lutter efficacement. Ces actions visent notamment à prévenir jusqu'à 90 % des infections HPV responsables de ces cancers.
Vaccination anti-HPV
Depuis 2017, la vaccination contre le HPV est recommandée pour les adolescentes, et depuis 2021 pour les adolescents, âgés de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu'à 19 ans. Dès l'année scolaire 2023-2024, les élèves de 5ème peuvent également être vaccinés dans les établissements scolaires, avec le consentement parental. En 2023, environ 54,6 % des filles de 15 ans avaient reçu au moins une dose du vaccin, tandis que 44,7 % des filles de 16 ans avaient complété le cycle vaccinal de deux doses. Néanmoins, des disparités territoriales persistent, notamment dans le sud de la France et dans les départements et régions d'Outre-mer, où les taux de vaccination restent inférieurs.
Dépistage préventif
En parallèle de la vaccination, un programme national de dépistage a été mis en place depuis 2019. Ce programme implique un frottis régulier pour les femmes de 25 à 29 ans tous les trois ans, et pour celles de 30 à 65 ans tous les cinq ans pour détecter le virus HPV et éventuellement traiter ou surveiller les lésions précancéreuses. Ce dépistage permettrait de guérir le cancer s'il est détecté et traité précocement.
Inégalités d'accès et disparités
Malgré des progrès notables, l'accès aux mesures de prévention n'est pas uniforme à travers le pays. Des différences persistent notamment dans les régions comme la Normandie, le Grand Est, la Corse et la Guadeloupe. Ces disparités s'expliquent souvent par des facteurs socio-économiques et culturels, incluant des accès inégaux à l'information et aux services de santé, et des barrières culturelles liées notamment aux perceptions de la sexualité. De plus, certains groupes religieux s'opposent à la promotion du vaccin, ce qui complique encore la situation.
Perspectives et comparaison internationale
Dans d'autres pays comme l'Australie, où la couverture vaccinale approche 80 %, des avancées significatives vers l'éradication des infections HPV sont observées, avec des objectifs ambitieux de quasi-disparition de ce cancer d'ici 2035. Le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis et plusieurs pays d'Europe du Nord montrent également des progrès notables. En France, il y a un appel à redoubler d'efforts, notamment dans le cadre de l'Institut national du cancer, pour augmenter la participation aux programmes de dépistage et vaccination.
Conclusion
La prévention du cancer du col de l'utérus en France continue à montrer des avancées, mais il est crucial de remédier aux inégalités d'accès pour maximiser l'efficacité des stratégies de santé publique mises en œuvre. Une approche harmonisée et inclusive pourrait favoriser une couverture plus large et uniformément répartie sur l'ensemble du territoire.
Comment l'information a été traitée ?
Les sources s'accordent sur les avancées dans la prévention du cancer du col de l'utérus en France, notamment par l'amélioration de la couverture vaccinale et l'organisation des dépistages, mais pointent également des disparités territoriales et socio-économiques persistantes. Les divergences notables entre les sources concernent la comparaison avec les efforts internationaux, certains sources soulignant plus explicitement les réussites d'autres pays et des divergences sur la perception culturelle et religieuse vis-à-vis de la vaccination.