Contexte et progression de l’épidémie
En 2025, La Réunion fait face à une épidémie de chikungunya qualifiée de "généralisée et majeure" par Santé publique France. Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques, notamment le moustique tigre. La maladie provoque généralement de la fièvre et des douleurs articulaires intenses. Fin mars 2025, près de 6 300 nouveaux cas ont été enregistrés lors de la dernière semaine de mars, portant le total à 27 521 cas depuis le début de l'année sur l'île.
Répartition géographique et impact
L'épidémie touche principalement le sud et l'ouest de l'île, mais continue de s'étendre sur tout le territoire. L'analyse des indicateurs de santé en médecine de ville, aux urgences et à l'hôpital indique que le pic épidémique n'a pas encore été atteint. Cette situation de crise sanitaire impacte particulièrement les personnes vulnérables, tels que les nourrissons, les personnes âgées, ou celles ayant des pathologies chroniques et les femmes enceintes.
Conséquences sur le système de santé
À la fin de mars, 189 hospitalisations de plus de 24 heures ont été rapportées, touchant principalement les personnes âgées de plus de 65 ans et les nourrissons de moins de 6 mois. De plus, 36 cas graves ont été enregistrés, affectant spécifiquement les personnes âgées et les jeunes enfants. Deux décès de personnes âgées de plus de 75 ans ont été directement liés au chikungunya, et d'autres décès potentiellement associés à l'épidémie sont en cours d'investigation.
Mesures de santé publique
Face à l’effort exigé par la gestion de cette épidémie, une campagne de vaccination a été lancée début avril. Le ministre des Outre-mer a introduit les 40 000 premières doses du vaccin Ixchiq, destiné en priorité aux personnes de plus de 65 ans avec des comorbidités. Une extension de la vaccination est prévue pour les adultes de plus de 18 ans présentant des comorbidités, dès la réception de 50 000 doses supplémentaires attendues à la fin avril. En réponse à l'augmentation des besoins d'accueil des services hospitaliers, le centre hospitalier universitaire de La Réunion a mis en place un plan blanc pour gérer l'augmentation de l'activité des urgences.
Historique de l'épidémie à La Réunion
Avant cette résurgence en 2025, La Réunion avait connu une épidémie sévère de chikungunya entre 2005 et 2006, qui avait touché 260 000 personnes et causé 225 décès. Aucun cas de chikungunya n'avait été signalé depuis 2010 jusqu'à cette récente flambée. Ce retour significatif de l'épidémie souligne la nécessité de mesures préventives continues et d'une vigilance sanitaire renforcée pour maîtriser l'expansion de la maladie.