Introduction
L'aspartame est un édulcorant artificiel controversé largement utilisé dans l'industrie alimentaire, présent dans plus de 6 000 produits allégés tels que les sodas sans sucre, les yaourts 0 % et les chewing-gums. Depuis son autorisation en 1988 en France, il suscite des débats quant à ses effets potentiels sur la santé humaine.
Appels à l'interdiction
Le 4 février 2025, l'ONG Foodwatch, l'association française la Ligue contre le cancer et l'application de nutrition Yuka ont lancé une pétition conjointe à travers onze pays européens pour demander l'interdiction de l'aspartame. Ces organisations souhaitent faire pression sur les institutions européennes et inciter les États membres de l'Union européenne à agir par précaution pour interdire cet additif.
Risques sur la santé
En 2023, l'Organisation mondiale de la Santé a classé l'aspartame comme « peut-être cancérogène pour l'homme ». Certaines études ont également pointé des risques associés, notamment le développement de diabète et d'accouchements prématurés en lien avec sa consommation. Selon Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, il n'existe "aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable".
Controverses et conflits d'intérêts
L'aspartame a été évalué en 2013 par l'EFSA, l'Agence européenne de sécurité des aliments, sans remise en question de son approbation. Cependant, un rapport publié par Foodwatch révèle que près de trois quarts des études considérées fiables par l'EFSA ont été financées ou influencées par l'industrie agroalimentaire. Ceci remet en question la crédibilité de l'évaluation des risques réalisée par l'EFSA.
Actions précédentes
Ce n'est pas la première fois que ces organisations se mobilisent pour la santé publique. En 2019, elles avaient déjà initié une campagne contre les sels de nitrites en raison de leur rôle présumé dans certains cancers digestifs, encourant des changements de certaines recettes industrielles.
Conclusion
Le débat sur l'aspartame soulève des questions importantes sur la transparence des évaluations de risques alimentaires et les influences potentielles de l'industrie. L'initiative de Foodwatch, de la Ligue contre le cancer et de Yuka se veut un appel à l'action pour renforcer la sécurité alimentaire et réduire les risques sanitaires liés à cet additif.
Comment l'information a été traitée ?
Les différentes sources d'information convergent largement sur les faits centraux concernant l'appel à l'interdiction de l'aspartame par Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka. Elles rapportent les mêmes informations sur la classification de l'aspartame par l'OMS et les inquiétudes pour la santé publique.
En revanche, les divergences concernent essentiellement la présentation et l'accentuation des messages. Certaines sources soulignent plus les conflits d'intérêts et l'influence de l'industrie agroalimentaire sur l'évaluation des risques, tandis que d'autres insistent davantage sur les risques sanitaires associés à la consommation d'aspartame.
Les acteurs principaux, à savoir Foodwatch, la Ligue contre le cancer, Yuka et l'EFSA, partagent des positions relativement cohérentes, avec les trois premières entités plaidant pour une interdiction basée sur les potentielles implications sanitaires de l'aspartame.