Introduction
Une étude menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined), et publiée le 18 décembre 2022, met en lumière les inégalités dans la répartition des tâches ménagères entre filles et garçons dès l'enfance. Cette inégalité reflète souvent des habitudes familiales et des normes sociales plus vastes qui perdurent jusqu'à l'âge adulte.
Résultats principaux
L'étude, qui a interrogé plus de 7 000 enfants âgés de 10 à 11 ans, indique que les filles sont plus impliquées dans les tâches domestiques que les garçons. Par exemple, environ 70 % des filles aidées à plier ou étendre le linge parfois, contre un peu plus de 50 % pour les garçons. La majorité des enfants, soit 90 %, déclarent régulièrement mettre ou débarrasser la table et s'occuper des animaux.
Influence du milieu social
Les différences dans la répartition des tâches ménagères semblent également influencées par le milieu social des familles. Les filles issues de familles d'agriculteurs ou d'ouvriers participent en moyenne davantage aux tâches ménagères comparé aux filles de familles de cadres. Parmi les explications proposées, il est suggéré que ces foyers pourraient adopter des modèles de rôle plus traditionnels, où les filles reproduisent les tâches de leur mère.
Rôles des caractéristiques familiales
Il apparaît que les enfants uniques participent moins aux tâches ménagères que ceux ayant des frères et sœurs. Dans environ un tiers des familles comprenant trois enfants ou plus, les enfants rangent régulièrement leur chambre, ce qui est moins fréquent dans les familles avec un enfant unique. Paradoxalement, les enfants de parents célibataires ne sont pas sollicités davantage que ceux vivant dans des familles classiques, ce qui pourrait être lié à la volonté des mères seules de ne pas alourdir la situation familiale sur les enfants.
Conclusion
Les caractéristiques familiales ne suffisent pas à expliquer à elles seules les disparités observées, soulignant le rôle persistant des représentations genrées dans la société. Ces observations reflètent souvent ce que l’on constate chez les parents, où les femmes continuent d'assumer une plus grande part des tâches ménagères répétitives et routinières.
Comment l'information a été traitée ?
Il existe un consensus général sur le fait que les inégalités dans la répartition des tâches ménagères s'établissent dès l'enfance et sont influencées par le milieu social et les normes culturelles. Cependant, l'interprétation des raisons demeure variée. Certains chercheurs estiment que ces inégalités proviennent de la reproduction de modèles familiaux traditionnels, tandis que d'autres soulignent l'impact de facteurs socio-économiques. Il est également noté que les explications basées uniquement sur les caractéristiques familiales sont insuffisantes pour rendre compte des disparités, apportant ainsi une dimension comportementale et sociétale à cette problématique.