Contexte de la consommation mondiale de vin
L'année 2024 a été marquée par une baisse significative de la consommation mondiale de vin, atteignant son plus bas niveau depuis 1961. Selon l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), les achats ont reculé de 3,3 % par rapport à 2023, totalisant 214,2 millions d'hectolitres. Cette diminution est attribuée à un ensemble de facteurs économiques et structurels qui influencent la demande globale de vin.
Facteurs économiques et structurels
La baisse de la consommation est liée à des perturbations économiques majeures ainsi qu'à des changements dans les préférences de consommation. Les prix du vin ont augmenté de manière significative, avec des hausses de coûts de production et une inflation générale impactant fortement le marché : le prix moyen du vin en 2024 était environ 30 % plus élevé qu'en 2019-2020. Parallèlement, la production mondiale a également diminué, atteignant des niveaux historiquement bas, ce qui a provoqué une « tempête parfaite » selon Giorgio Delgrosso, chef de la division statistiques de l'OIV.
Évolution régionale de la consommation
En Europe, qui représente près de la moitié des ventes mondiales de vin, la consommation a chuté de 2,8 % en 2024. Ce déclin est notable même dans des pays traditionnellement forts consommateurs comme la France, où la consommation a diminué de 3,6 %. Cependant, certains marchés comme l'Espagne et le Portugal ont vu une légère augmentation de leur consommation. Aux États-Unis, le principal marché mondial, la consommation a baissé de 5,8 %.
Répercussions sur la production et le commerce
En 2024, la production mondiale de vin a connu une baisse marquée. Les récoltes ont été affectées par des conditions climatiques adverses, telles que des pluies excessives et des sécheresses. L'Italie a repris sa place de premier producteur mondial, alors que la France a connu une réduction de sa production de 23 %, atteignant son niveau le plus bas depuis 1957. La production a également diminué de manière significative dans des pays comme les États-Unis, où une baisse de 17,2 % a été enregistrée.
Perspectives et incertitudes
À long terme, les incertitudes économiques persistent, avec des questions sur l'impact éventuel de l'inflation future sur les marchés clés comme la Chine et les États-Unis. Les experts s'interrogent sur la possibilité d'une reprise ou d'une stabilisation à des niveaux de consommation inférieurs dans ces régions. En outre, la surface cultivée pour le vin continue de décliner, bien que cela ne soit pas considéré comme inquiétant par l'OIV : cela pourrait refléter une meilleure efficacité ou des ajustements stratégiques répondant aux nouvelles tendances de consommation.