Contexte des ruptures de stock
Depuis plusieurs années, la France fait face à des problèmes de rupture de stock de médicaments. Ces difficultés ont commencé à s'accentuer dès 2019, avec des vagues successives culminant à l’hiver 2022-2023. À cette période, environ 800 médicaments d'intérêt thérapeutique majeur étaient indisponibles simultanément dans les pharmacies.
Amélioration en 2024
En 2024, une amélioration notable a été enregistrée. Selon une étude réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le nombre de médicaments en rupture de stock est descendu à environ 400 présentations fin décembre 2024. Bien qu'il s'agisse d'une baisse en comparaison du pic de l'année précédente, ces chiffres restent élevés.
Catégories affectées
Les ruptures de stock ont majoritairement touché les médicaments du système cardio-vasculaire, du système nerveux (comprenant le paracétamol), et les antibiotiques. Ces catégories représentent près des trois quarts des déclarations de pénurie.
Mesures et impacts
Plusieurs mesures ont été mises en place par l’ANSM pour atténuer l'impact des ruptures. Ces mesures incluent des contingentements, des restrictions à l'exportation, et des recommandations pour que les pharmacies limitent la vente de médicaments à une boîte par client. Ces actions visent à préserver les stocks restants pour les patients les plus vulnérables, comme les personnes âgées et les enfants.
Les laboratoires doivent également informer l’ANSM dès qu’ils anticipent une rupture, notamment pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). Depuis 2021, ils sont tenus de maintenir au moins deux mois de stocks de ces médicaments essentiels.
Perspectives et propositions
Le syndicat Les Entreprises du médicament (Leem) a salué les efforts conjoints des différents acteurs du secteur pour améliorer la situation. Cependant, le Leem plaide pour une coordination plus large, à l'échelle européenne. Le syndicat propose notamment un "système d’information unique" pour éviter la fragmentation actuelle et une "liste européenne harmonisée" des médicaments critiques.
Enfin, il est suggéré que des ajustements tarifaires pourraient aider à sécuriser la production et la disponibilité des médicaments, plutôt que d'imposer des sanctions en cas de rupture.