Contexte et Désignation
Lors d'une primaire symbolique organisée par le Parti républicain du peuple (CHP), Ekrem Imamoglu, maire d'Istanbul, a été désigné candidat à la présidentielle de 2028 par son parti. Ce processus a eu lieu malgré l'incarcération d'Imamoglu pour des accusations de corruption. Son arrestation a été effectuée le 19 mars, suivie de son incarcération quatre jours plus tard.
Participation des Électeurs et Résultats
Environ 15 millions de Turcs ont participé au vote, dont près de 13 millions de non-membres du CHP, montrant un soutien massif à Imamoglu, qui a salué son investiture depuis la prison. Le CHP a organisé cette primaire pour affirmer sa solidarité avec Imamoglu, et le résultat a été considéré comme un message fort de l'opposition au gouvernement actuel dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan.
Réactions et Mouvements de Protestation
L'arrestation de d'Imamoglu a suscité une vague de protestations dans tout le pays, rappelant le mouvement de contestation de Gezi en 2013. Les manifestations, organisées chaque soir à Istanbul et ailleurs en Turquie, ont conduit à l'arrestation de plus de 1 130 personnes et à l'intervention des forces de l'ordre utilisant des gaz lacrymogènes.
En réponse à ces événements, le gouvernorat d'Istanbul a interdit les rassemblements jusqu'au 26 mars et a tenté de restreindre l'accès à la ville par les manifestants. La Commission européenne a exprimé sa préoccupation et a exhorté la Turquie à respecter les valeurs démocratiques.
Organisations et Restrictions
En réaction aux mouvements de protestation, les autorités turques ont également demandé la fermeture de plus de 700 comptes de médias sociaux, y compris de journalistes et de personnalités politiques. Ces mesures s'inscrivent dans le contexte plus large d'une pression croissante sur la presse et la liberté d'expression en Turquie.
Perspectives Futures
Bien que la prochaine élection présidentielle soit prévue pour 2028, sauf élection anticipée, le CHP montre clairement son intention de maintenir la pression sur le gouvernement turc et de faire d'Imamoglu un symbole de résistance contre la mainmise politique d’Erdogan.