Contexte de l'épidémie de chikungunya à La Réunion
Depuis le début de l'année 2025, l'île de La Réunion fait face à une épidémie croissante de chikungunya, une maladie virale transmise par les moustiques tigres. Au 7 avril 2025, plus de 20 000 cas ont été officiellement signalés, mais le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, estime que le nombre réel de personnes touchées pourrait être compris entre 50 000 et 70 000, compte tenu des cas non déclarés.
Lancement de la campagne de vaccination
Manuel Valls a lancé la campagne de vaccination contre le chikungunya le 7 avril 2025 à L'Étang-Salé, une des zones les plus touchées de l'île. Le vaccin employé, nommé Ixchiq, a été autorisé au niveau européen en juin 2024. Cette offensive sanitaire débute avec 40 000 doses destinées aux personnes âgées de plus de 65 ans présentant des comorbidités. La priorité de cette phase initiale est d'immuniser les plus vulnérables afin de réduire rapidement la morbidité et l'impact sur le système de santé.
Projections et mesures complémentaires
Gérard Cotellon, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, a affirmé que 50 000 doses supplémentaires seraient livrées d'ici la fin avril et que la vaccination s'élargirait aux personnes de plus de 18 ans avec comorbidités à ce moment-là. Il a également précisé que les dépenses associées à la lutte contre l'épidémie avaient atteint 15 millions d'euros au premier trimestre 2025.
L'île Maurice, proche voisine de La Réunion, a annoncé la mise en place d'un contrôle strict pour les voyageurs en provenance de La Réunion, exigeant un test PCR négatif au chikungunya du 9 avril au 8 mai 2025.
Impact sur les infrastructures de santé
Face à l'afflux de patients, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion a déclenché un "plan blanc" le 4 avril 2025 pour gérer la surcharge. Ce statut d'urgence permet de réorganiser les ressources hospitalières, de reporter des opérations non urgentes et de rappeler le personnel en congé.
Deux décès attribués au chikungunya, chez des personnes âgées, ont été confirmés, et plusieurs autres sont en cours d'investigation.
Perspectives
Le pic de l'épidémie de chikungunya est attendu pour mi-avril 2025, nécessitant une réponse rapide et coordonnée pour contenir la propagation du virus et minimiser l'impact sur la population insulaire. Le gouvernement espère qu'avec ces mesures, notamment la campagne de vaccination accélérée, les conséquences de cette épidémie pourront être atténuées de façon significative.