Condamnation de Mounir Boutaa
Le vendredi 28 mars, Mounir Boutaa, âgé de 48 ans, a été condamné par la cour d'assises de la Gironde à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Cette condamnation fait suite au meurtre de son épouse Chahinez Daoud, assassinée le 4 mai 2021 à Mérignac. L'avocate générale, Cécile Kauffman, a qualifié l'acte de "meurtre avec acharnement", avec l'objectif manifeste d'exterminer la victime.
Détails du crime
Le crime s'est produit lorsque Mounir Boutaa, après avoir tiré dans les jambes de Chahinez Daoud, l'a aspergée d'essence avant d'y mettre le feu. Les experts psychiatriques ont mis en avant une altération du discernement de l'accusé, notant chez lui des traits paranoïaques et narcissiques, mais la cour a écarté cette possibilité de réduire sa peine à 30 ans en raison de sa dangerosité et de son incapacité à réintégrer la société.
Réaction et contexte judiciaire
La condamnation de Boutaa inclut également une interdiction de détention et de port d'armes pendant quinze ans, et lui retire l'autorité parentale sur ses enfants. Les avocates de la défense ont souligné sa souffrance mentale tout en remettant en question la "perpétuité réelle" à laquelle il fait face, bien que la cour n'ait pas retenu cet argument en raison de la gravité des actes commis.
Victime et conséquences sociales
Chahinez Daoud, mère de trois enfants, avait témoigné de la peur constante dans laquelle elle vivait en raison des comportements de contrôle et de persécution exercés par Boutaa. En dépit d'une nouvelle plainte déposée contre lui peu de temps avant le meurtre, l'absence de mesures de protection adéquates telles qu'un téléphone d'urgence ou un bracelet anti-rapprochement a été soulignée par les avocats de la famille de la victime.
Répercussions administratives
L'affaire a mis en lumière des défaillances dans le suivi des plaintes de violences conjugales par certains policiers, conduisant à des sanctions administratives et à des recommandations pour des mesures de préservation de l'intégrité des victimes dans de futurs cas similaires. L'incident a provoqué des réformes au niveau du ministère de l'Intérieur, y compris la proposition de révocation automatique des policiers condamnés pour violences intrafamiliales.
Conclusion
Le meurtre de Chahinez Daoud et la condamnation de son assassin ont sensibilisé l'opinion publique sur la question des violences conjugales et la nécessité d'améliorer les dispositifs de protection pour les victimes. Les exigences de cette affaire pourraient influencer les futures procédures judiciaires et administrative.