Contexte de la condamnation
Éric Zemmour, président du parti d'extrême droite Reconquête!, a été condamné par la cour d'appel de Paris à 10 000 euros d'amende pour contestation de crime contre l'humanité. Cette condamnation fait suite à des déclarations faites en 2019, lors d'un débat télévisé, où Zemmour a affirmé que le maréchal Philippe Pétain avait "sauvé" des juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cheminement judiciaire
Dans un premier temps, Éric Zemmour avait été relaxé par le tribunal de Paris en 2021, une décision confirmée par la cour d'appel en 2022. Cependant, la Cour de cassation, saisie par cinq associations et le parquet général, a annulé cette relaxe, ordonnant un nouveau procès. La Cour de cassation a estimé que les propos de Zemmour pouvaient constituer un délit de contestation de crime contre l'humanité, indépendamment du fait que Pétain n'a pas été condamné pour crime contre l'humanité lors de son propre procès.
Réactions de Zemmour
Suite à la condamnation, Éric Zemmour a indiqué son intention de former un pourvoi en cassation, affirmant qu'il n'avait pas souhaité défendre Philippe Pétain. En plus de l'amende, la cour d'appel l'a condamné à indemniser les parties civiles (cinq associations) avec un euro symbolique de dommages et intérêts et 1 200 euros pour les frais de justice.
Déclarations controversées
Les propos de Zemmour remontent à un débat diffusé le 21 octobre 2019 dans l'émission "Face à l'info" sur CNews, où il était chroniqueur. Lors de la discussion avec Bernard-Henri Lévy, Zemmour avait insisté sur le fait qu'il évoquait les "juifs français" et a décrit ses déclarations comme un rappel du "réel", ce qui a été jugé révisionniste par Lévy.
Analyse juridique
La décision initiale de relaxe avait été fondée sur l'argument que les propos de Zemmour ne minimisaient pas explicitement la gravité des crimes de l'Holocauste. Cependant, la Cour de cassation a jugé que les propos reprochés, bien qu’évoquant une personnalité non condamnée pour crime contre l'humanité, pouvaient tout de même constituer un délit de contestation de crime contre l'humanité.