Contexte de l'arrestation
Ekrem Imamoglu, maire de la plus grande ville de Turquie, Istanbul, a été arrêté à l'aube lors d'une vaste opération policière le mercredi 27 février 2028. Son arrestation intervient dans un contexte de tensions politiques exacerbées en Turquie, où il est considéré comme une figure majeure de l'opposition contre le président Recep Tayyip Erdogan. Imamoglu, élu en 2019 après une élection controversée et annulée puis reconquise, représente le Parti républicain du peuple (CHP), une formation pro-séculière.
Accusations portées contre Imamoglu
Les accusations qui pèsent contre Ekrem Imamoglu incluent la corruption et la collaboration avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie. L'arrestation s'inscrit dans une opération plus large qui a également visé des centaines de personnes, dont des responsables municipaux et des entrepreneurs associés à la mairie d'Istanbul. Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes, portant l'une sur un « pacte urbain » supposé avec des proches du PKK, et l'autre sur des détournements de fonds publics.
Réactions et contexte politique
À la suite de son arrestation, Imamoglu s'est exprimé sur le réseau social X, condamnant ce qu'il considère comme un « harcèlement judiciaire » visant à éliminer une puissante opposition à Erdogan avant les élections municipales prévues pour 2029. Son parti, le CHP, a dénoncé cette arrestation comme un coup contre la démocratie et une tentative d'empêcher Imamoglu de devenir candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue pour 2028.
La trajectoire politique d'Ekrem Imamoglu
Né en 1970, Ekrem Imamoglu a étudié l'administration des affaires et la gestion des ressources humaines à l'Université d'Istanbul. Après une carrière dans le secteur de la construction et un passage à la vice-présidence du club de basketball Trabzonspor, il entre en politique et devient maire d'un district d'Istanbul. La victoire historique de 2019 à la mairie d'Istanbul, après 25 ans de contrôle par l'AKP d'Erdogan, a fait de lui une figure centrale de l'opposition. Imamoglu a été réélu maire en 2024, consolidant sa position de rival de poids contre le président Erdogan.
Perspectives pour la Turquie
L'arrestation d'Ekrem Imamoglu exacerbe les tensions politiques en Turquie et soulève des questions sur l'état de la démocratie dans le pays. Elle pourrait également influencer fortement le paysage politique à l'approche des élections municipales et présidentielles. Sa popularité, bien que contestée par certains, le place comme un acteur clé dans le débat politique turc, avec des implications potentielles significatives pour l'avenir du pays.