Contexte de l'Affaire
Trois hommes, dont un agent consulaire travaillant pour l’Algérie en France, ont été mis en examen par le parquet national antiterroriste (Pnat) en France le vendredi suivant l'enlèvement de l'influenceur algérien Amir Boukhors, surnommé "Amir DZ". L'accusation concerne l’arrestation, l’enlèvement, la séquestration ou la détention arbitraire, suivie de libération avant le septième jour, en rapport avec une entreprise terroriste. Ces hommes font également face à des accusations d'association de malfaiteurs terroristes criminelle. Ils ont été placés en détention.
Amir Boukhors, qui réside en France depuis 2016 et a obtenu l'asile politique en 2023, est un critique déclaré du régime algérien. Il est accusé par l'Algérie de divers crimes, notamment d'escroquerie et d'infractions terroristes. Alger a émis plusieurs mandats d'arrêt internationaux pour son extradition, mais la justice française a refusé cette demande en 2022.
Réaction de l'Algérie
Suite à ces événements, le ministère algérien des Affaires étrangères a vigoureusement protesté contre la détention de son agent consulaire. L'Algérie a exprimé son désaccord en soulignant que l’arrestation a eu lieu sans notification par le canal diplomatique approprié. La diplomatie algérienne a qualifié cette affaire de "développement inadmissible et inqualifiable", qui risque de porter atteinte aux relations bilatérales algéro-françaises.
L'Algérie conteste notamment l'argument selon lequel le téléphone de l'agent consulaire aurait été localisé près de l'adresse de Boukhors, transmettant leurs préoccupations à l'ambassadeur de France en Algérie. Les autorités algériennes ont exigé la libération immédiate de leur ressortissant, tout en se réservant le droit de réagir face à cette situation.
Points de Tension Diplomatiques
Ce cas s’ajoute à des tensions préexistantes entre la France et l'Algérie. En effet, les relations se sont dégradées suite à la décision du président français Emmanuel Macron de soutenir un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, une position non soutenue par l'Algérie. Les tensions se sont intensifiées avec l'arrestation et la condamnation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison pour "atteinte à l'intégrité du territoire".
Récemment, un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune a toutefois permis une certaine détende, ouvrant un canal pour un dialogue bilatéral relancé. L'affaire actuelle risque néanmoins de compromettre ces efforts.
Conclusion
L'affaire concernant l'agent consulaire algérien intervient dans un climat diplomatique déjà tendu, menaçant davantage les relations entre la France et l'Algérie. Les deux pays sont face à un défi diplomatique important, où les protocoles judiciaires, le respect du droit international et les relations bilatérales jouent un rôle crucial. Cette situation complexe appelle à une gestion prudente par les gouvernements respectifs pour éviter un surenchérissement des tensions.