Contexte historique
Le 13 mars 2025, la Syrie a adopté une nouvelle déclaration constitutionnelle marquant le début d'une période transitoire prévue pour durer cinq ans. Cet événement fait suite à la chute du régime de Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition dominée par des islamistes sous la direction de Ahmad al-Chareh, à la suite de plus de 13 ans de guerre civile.
Contenu de la déclaration constitutionnelle
La déclaration signée par le président par intérim, Ahmad al-Chareh, garantit des droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression et les droits politiques et économiques des femmes. Elle établit une séparation stricte des pouvoirs et une indépendance judiciaire dans un pays marqué par des décennies de régime autocratique sous la famille Assad. La déclaration criminalise également la glorification de l'ancien régime d'Assad et de ses symboles.
Un des principaux points de cette déclaration est l'intention de former une "commission de justice transitionnelle" pour rendre justice aux victimes de la dictature passée. L'Islam reste la religion du président, et la loi islamique continue d'être une source principale de législation.
Réactions et critiques
Bien que la déclaration ait été présentée comme une nouvelle page de l'histoire syrienne, elle a été critiquée, notamment par l'administration autonome kurde dans le nord-est du pays. Les Kurdes estiment que le texte ne reflète pas la diversité et l'esprit du peuple syrien, englobant diverses composantes ethniques telles que les Kurdes, Arabes, Syriaques et Assyriens.
Contexte de violences
L'annonce de la déclaration survient peu après des massacres meurtriers dans l'ouest de la Syrie, les plus graves depuis l'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités. Ces actes de violence, attribués à des partisans de l'ex-président Assad, ont suscité une demande d'enquête indépendante par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Perspectives
L'envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen, espère que cette déclaration servira de cadre juridique solide pour une transition politique crédible et inclusive. Les Nations unies ont exprimé leur volonté de soutenir la Syrie dans ce processus, en insistant sur l'importance d'une transition inclusive et d'une réconciliation nationale.