Contexte de l'accusation
Une information judiciaire a été ouverte par la Cour de justice de la République (CJR) pour faux témoignage contre Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Cette action fait suite à un signalement du bureau de l'Assemblée nationale le 9 octobre 2024, concernant des déclarations faites sous serment devant une commission d'enquête parlementaire le 30 avril 2024. Aurore Bergé aurait nié tout lien personnel, intime ou amical avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), lors de son audition concernant le modèle économique des crèches.
L'élément contesté
Dans son livre "Les Ogres", publié en septembre 2024, le journaliste Victor Castanet affirme l'existence d'un "pacte de non-agression" entre Aurore Bergé et Elsa Hervy entre juillet 2023 et janvier 2024. Ces affirmations sont étayées par des documents rendus publics par le journaliste, notamment des échanges de courriels à partir du 8 août 2023 où Aurore Bergé décrit Elsa Hervy comme "une copine" et mentionne qu'elle sera "très aidante". Ces documents sont perçus par certains comme des preuves d'une entente plutôt qu'une absence de lien personnel entre Bergé et Hervy.
Réactions et procédures
Face à l'ouverture de l'enquête, l'avocate de la ministre, Me Jade Dousselin, a déclaré que Mme Bergé répondrait à toutes les demandes de l'instruction. Aurore Bergé a, quant à elle, déposé une plainte pour diffamation contre Victor Castanet ainsi qu'une plainte pour le vol de ses correspondances, l'enquête sur cette dernière étant en cours à Paris.
Des députés de gauche, y compris les membres de La France insoumise et du groupe Écologiste et Social, avaient déjà demandé l'ouverture d'une procédure pour parjure suite à ses dénégations. La CJR, la seule juridiction en France habilitée à juger les membres du gouvernement pour les infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, mènera l'instruction avec une commission composée de magistrats.
Comment l'information a été traitée ?
Les sources s'accordent à mentionner que Mme Bergé a été auditionnée par une commission parlementaire et a nié tout lien avec Elsa Hervy. Cependant, elles divergent sur l'interprétation du "pacte de non-agression" décrit par Victor Castanet et sur les implications des documents qu'il a publiés.
Certaines sources insistent sur l'intégrité de la ministre qui nie les faits qui lui sont reprochés et cite les procédures judiciaires qu'elle a engagées en réponse. D'autres mettent davantage l'accent sur les preuves documentaires fournis par Victor Castanet qui, selon ces sources, remettent en question la version de Mme Bergé.
Victor Castanet, en tant qu'investigateur, dépeint une image d'"entente" entre Bergé et Hervy qui serait en contradiction avec ses déclarations sous serment. Les députés de gauche, qui ont officiellement initié la saisine, pointent vers une dissimulation intentionnelle des relations par la ministre.
Il existe un consensus relatif sur le processus judiciaire en cours, mais il demeure des positions divergentes sur la responsabilité morale et légale de la ministre au regard des faits présentés par Castanet.